La genèse du premier-né
Souvent, les lecteurs se demandent comment vient l’idée d’un livre. Je le reconnais, je ne fais pas partie de ceux qui phosporent comme des bêtes pour trouver the idea du siècle, puis structurent leur boulot et verrouillent leur journée de travail. Sans doute ai-je tort, mais je n’ai jamais pu supporter les cadres… Mon côté rebelle sans doute J
Bon, j’ai déjà expliqué que j’avais passé plusieurs années à cheval entre l’Angleterre et la France. Dans la seconde, mon temps était bien occupé. Outre-Manche, je me suis surprise au début à tourner un peu en rond. Oxford est quand même le trou du cul du monde, quoi qu’on en pense. Un week-end, c’est super. Après, on refait très vite les mêmes escapades… Alors très vite, il m’a fallu trouver un moyen d’occuper le temps.
Même si j’écris depuis très longtemps, cela faisait quelque temps que j’avais levé le pied, sans doute parce que j’étais prise par d’autres centres d’intérêt. Mais là, le silence de la campagne et les journées en solitaire sont devenues d’excellentes raisons de « remettre le couvert ».
Tout est parti d’Alma Mahler… Encore !!!! Mais elle va finir par nous mâcher avec c’te meuf… Oh, deux secondes ! Je vous explique !
Un téléfilm est passé sur Arte, que j’ai regardé parce qu’il évoquait l’après-midi que passa Gustav Mahler avec Sigmund Freud. Comment vouliez-vous que je résiste ? On ne passe pas des années sur le divan sans fascination pour Tonton Sig, et J’ADORE l’œuvre de Gustav, presqu’autant que celle de Ludwig… C’est dire !
Durant ces quatre heures de psychanalyse un poil sauvage, Mahler démêle l’écheveau obsessionnel de sa personnalité. Et dans le téléfilm, Alma est ENCORE présentée comme une victime. Je le reconnais, j’en ai eu un peu marre de cette guimauverie ambiante et ai été me replonger dans la somme fantastique écrite par Henry-Louis de Lagrange. Et je redécouvre qu’en effet, Gustav, n’a pas été super cool et a mis le marché en main d’Alma : soit elle l’épousait et remisait ses ambitions d’artiste, soit leur belle histoire d’amou-ou-ou-ou-our prenait fin. Il ne pouvait y avoir deux compositeurs dans leur couple, Gustav ne voulant pas reproduire ce qu’avaientt fait les Schumann.
Les Schumann ? Certes, je savais que Clara Wieck était une pianiste virtuose. J’ignorais tout de ses talents de compositrice. Du coup, je suis allée chercher sur le web quelques informations sur ces deux-là, et forcément, j’apprends que Félix Mendelssohn et Robert Schumann étaient copains.
Mais surtout, je découvre Fanny Mendelssohn, véritable génie musical, à l’instar peut-être d’une Nannerl Mozart, restée dans l’ombre du petit frère. Me vient alors l’irrésistible envie de comprendre le pourquoi du comment, de trouver les liens entre ces quatre femmes, d’écarter très vite Nannerl parce qu’elle fut la seule dont aucune œuvre n’a été retrouvée.
Voilà comment nait un livre. Je vous raconterai une autre fois le boulot que cela a engendré.
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