Notre histoire…
Voilà, hier soir, nous assistions tous médusés, désespérés, incrédules, devant notre écran ou rassemblés dans les rues, à ce spectacle inimaginable. Notre-Dame de Paris était en train de lutter contre un incendie d’origine a priori accidentelle. Plus de huit cents ans d’Histoire de France, d’Art et de Foi chrétienne flambaient sous nos yeux stupéfiés et terrifiés. À cette heure, le feu est circonscrit, mais non totalement éteint.
Pourtant, en quoi un tel drame peut-il nous sembler impossible ? Souvenons-nous de Palmyre et des tours jumelles du World Trade Center. Effectivement. Sauf que la première fut en partie saccagée en période de guerre par des intégristes fanatiques, comme les secondes, anéanties lors d’un conflit larvé de civilisations en lutte l’une contre l’autre.
Notre-Dame de Paris, c’est autre chose. C’est le symbole de notre finitude à tous, de la vulnérabilité de nos existences. Il a fallu plus de deux siècles pour bâtir la cathédrale, une nuit a suffi à peine à la détruire. Cela nous ramène chacun à la superficialité de nombreux de nos emballements, de nos engagements, de nos croyances. Nous ne sommes rien, nous ne sommes certains que de deux choses, nous sommes nés et nous mourrons un jour, sans savoir quand ni comment.
Pour la Parisienne que je suis et que je reste, Notre-Dame est le symbole de ma ville, le point zéro de notre pays. Depuis toujours, de manière illusoire, je m’imagine vivre quai d’Orléans, Île Saint-Louis, juste derrière la magnifique abside, pour pouvoir admirer chaque jour la flèche qui s’élançait hier encore, majestueuse entre les deux tours. Bien sûr, c’était une chimère absolument inaccessible. Aujourd’hui, il m’est à jamais interdit de rêver, et je ne pensais pas connaître un jour un écroulement pareil.
Le trésor est sauvé. Qu’en sera-t-il de l’orgue qui venait d’être restauré, des immenses tableaux qui ornaient les chapelles, des vitraux remarquables ? Quant à la charpente, en partie du XIIème siècle, elle est partie en fumée. Malgré ces destructions, Notre-Dame de Paris sera reconstruite, sans doute à l’identique, comme le fut la Cathédrale de Reims après la 1ère Guerre Mondiale. Probablement, sera-t-elle plus forte et résistante.
Notre consolation ? Fort heureusement, on ne déplore aucune victime et c’est là l’essentiel, évidemment. Seul un pompier a été blessé. Ces hommes et femmes sont exceptionnels. Nous vivons un drame, mais finalement, purement « matériel » en comparaison des tragiques attentats parisiens de 2015 et de toutes les catastrophes humaines que notre monde connaît chaque jour.
0 commentaire
Françoise LEMEE · 16 avril 2019 à 8h34
Je me souviens quand la cathédrale de NANTES a brûlé en 1972. Sidérée, j’ai assisté à cette catastrophe. Je comprends ton émotion, Agnès.
Ces chefs d’œuvre d’architecture appartiennent à tout le monde y compris aux mécréants.
Nantes a été reconstruite je crois en 20 ans. Pour Notre Dame je ne suis pas sûre de voir la fin des travaux mais il faut que cela se fasse…. n’en déplaise à certains connards sur FB.
Bravo aux pompiers !
Agnès B · 16 avril 2019 à 8h40
Oui, tu as raison. On ne la reverra sans doute jamais entière. ND, comme toutes nos cathédrales, tous nos trésors, religieux ou non, nous appartiennent, à toutes et tous.
AFTLV (@Idedif) · 16 avril 2019 à 8h55
Tout comme l’incendie des tours de NYC et le 11 septembre ont pu marquer la fin d’une époque pour les USA (autrefois bienveillants, accueillants et parfois même naïfs) l’incendie de Notre Dame pourrait marquer la fin d’une époque pour la France, la fin de notre brillante histoire et singularité pour rentrer dans le rang des pays de second ordre, vivant à crédit et tout autant incapables d’inventer le monde de demain que de préserver l’héritage immense de nos aïeux.
Agnès B · 16 avril 2019 à 8h59
Il est évident que, contrairement à ce que que croient encore de nombreux européens, notre civilisation est en déclin… Ce genre d’évènement peut-il susciter un sursaut ? Je crains que non. Je l’avais espéré après les attentats de 2015… Grave erreur et complète désillusion
Sev · 16 avril 2019 à 10h54
Tes mots sont très justes, je n’aurais pas dit mieux.
Agnès B · 16 avril 2019 à 11h39
C’est venu tout seul, même sentiment de sidération et d’horreur que lors du 11 septembre, si ce n’est qu’heureusement, aucune vie n’a été perdue. C’est une sacrée consolation !
passeurdefeu · 16 avril 2019 à 11h37
Fluctuat nec mergitur
Agnès B · 16 avril 2019 à 11h40
Oui, la devise de notre capitale permettra à ce vaisseau de renaître !
passeurdefeu · 16 avril 2019 à 11h55
oui soyons optimiste https://eauterrefeuair.wordpress.com/2019/04/16/notre-dame-de-paris-notre-matrimoine-en-feu