Tahar Agnelli, c’est un peu moi

J’ai conscientisé très tôt la solitude inhérente à toute forme de vie humaine. J’ai compris que je ne connaissais rien des autres et qu’eux-mêmes ne pouvaient être dans ma tête, peut-être parce que mon monde intérieur, mon imaginaire était tellement riche et que personne ne le soupçonnait. Rien ne m’agace davantage que celui ou celle qui, sans être un de mes proches, prétend me comprendre parfaitement parce qu’il ou elle croit vivre la même chose.

Primo, les situations sont toujours différentes. Secundo, personne ne peut savoir à ma place ce qui est bon pour moi. Tertio, même Big Brother ne peut découvrir mes pensées intimes.solitude

Dans mon premier roman, je fais dire à mon personnage principal, le commissaire Tahar Agnelli :

« Même en groupe, tu restes seul. Tu es seul à te connaître vraiment. Tu nais seul, tu meurs seul. C’est une illusion de croire qu’on vit tous ensemble. En fait, on existe péniblement les uns à côté des autres. Personne n’est indispensable, sauf peut-être comme miroir narcissique du voisin. »

Ce sont mes mots, ma philosophie et ma réalité que j’ai la faiblesse de considérer comme exacte. J’aurais même pu ajouter qu’entre la naissance et la mort, on se débrouille comme on peut. Pas gai, comme conclusion ? Sans doute, mais à mon sens, absolument intrinsèque de l’être humain qui vit à côté de l’autre et en finit par ne remarquer que ce qu’il accepte de voir.

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Mes personnages : Léopoldine Hugo, lieutenante de police

J’ai un peu oublié de vous tenir au courant de mes personnages, pourtant celui dont je vais vous parler aujourd’hui a connu une sacrée mutation.carte police

Imaginez-vous que cette lieutenante fut en effet tout d’abord… UN LIEUTENANT !!!!

Non, il ne s’agit pas de transsexualité ! Oui, fortement imprégnée bien malgré moi des nos clichés judéo-chrétiens, machistes et paternalistes (c’est tout ??? 🙂 ), je n’avais glissé aucune figure féminine dans mon équipes d’enquêteurs. C’est à la relecture de ma prose que l’incongruité est apparue, me sautant quasiment au visage sans laisser de trace visible, je vous rassure.

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Mes personnages : Victoire Meldec, chauffeuse de taxi

Je poursuis donc mon inventaire à la Prévert de mes personnages. C’est au tour de Victoire Meldec de passer à la moulinette de mes élucubrations.oiselle

Mais où a-t-elle été péché une pareille oiselle, vous demandez-vous sans doute ?

C’est vrai, je le reconnais, Victoire Meldec est une sacrée nénette. En fait, elle n’est pas apparue immédiatement dans le roman. Elle est un rajout. Ou plutôt une évidence. Le livre sans elle était bancal, et dès qu’elle est apparue, tout le récit, certes s’est modifié, mais surtout s’est construit de manière logique, fluide et juste.

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Mes personnages : Tahar Agnelli, commissaire

L’autre jour, j’ai commencé à vous parler de mes copains les personnages. Réels ou fictifs, ils deviennent nécessairement sous ma plume un peu de moi-même. Je crois les tenir en main, quand soudain ils prennent leur liberté propre, et évoluent souvent comme ils le souhaitent.

Il y a aussi des personnages qui disparaissent. Je ne parle pas de ceux qui meurent pour les besoins de l’intrigue. Non, plutôt de ceux qui au fil de la relecture deviennent inutiles. J’ai même connu un personnage principal qui a cédé la place à un autre, beaucoup plus secondaire. Quand j’ai écrit la première mouture de Méfiez-vous des contrefaçons, le titre était différent et l’intrigue nettement moins dense. Bref, je n’ai pas été satisfaite.

Je ne sais plus de quelle façon le déclic s’est fait. Je crois que ce personnage secondaire m’a paru davantage porteur de agneauxsens que celui que j’avais pris comme boussole de mon récit. Et le commissaire Tahar Agnelli est passé sur le devant de la scène. Quant à l’ancien personnage principal, il n’est plus que cité dans Méfiez-vous des contrefaçons. Moralité, vous êtes à présent obligé de relire le livre de bout en bout pour le trouver. 🙂

En voilà un qui s’est nourri de moult références, réelles, littéraires, voire même cinématographiques. Son nom d’abord. Comme vous l’aurez remarqué, il sonne un peu comme mon prénom. En italien, agnelli signifie (parait-il, je crois Reverso, je ne cause pas la langue transalpine) agneaux…

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