Un autre Harry que Callahan… hélas…
Je suis une fille méfiante, surtout lorsqu’on me soutient mordicus qu’il FAUT AB-SO-LU-MENT voir un film ou lire un livre… Je ressors généralement du cinéma avec un « bof » éloquent même si quelque peu lapidaire, idem lorsque je referme le livre… Cela peut également s’accompagner d’un bâillement…
L’autre jour, je suis allée à la découverte d’une librairie, à côté de chez moi, « les passeurs de mots », bien jolie appellation pour un bien joli lieu…
http://lespasseursdemots.e-monsite.com/
J’y ai picoré quelques ouvrages, dont cette fameuse affaire Harry Quebert, dont tout le monde, et d’abord les pros de l’édition parisienne a chanté les louanges… Même Pivot est dithyrambique… Vous me direz, c’est comme François Busnel, tous deux sont assez souvent pauvres en imagination pour aller nous dégoter des bouquins à dévorer…
Ok, ok, je vous entends déjà, elle est JALOUSE… Même pô vrai !
Revenons à Harry… Selon l’éditeur, voilà de quoi il retourne…
« À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias. »
Bon, avouez-le, il y a de quoi donnez envie… Je l’ai acheté, je l’ai lu, et je je me suis emm….. durant les six cents premières pages durant lesquelles un trentenaire apathique et séduisant feule d’amour « Nola, Nola, Nola, N-O-L-A, je t’ai-ai-ai-ai-meeeuuu !!!!! » pour une pré-ado tout juste pubère, la dite-Nola, elle-même insupportable…
La forme peut sembler originale, avec un empilement de récits multiples, qui ne sont en fait que le même réécrit plusieurs reprises, et surtout le fond est d’un soporifique crasse… Beaucoup de cul de sac inutiles, de lieux communs, de passages bâclés, d’ennui évident de l’auteur tellement il fait fort pour nous inciter à fermer le pavé…
Et par dessus tout, le style est mauvais, en tous cas sans flamboyance, ce que l’on peut attendre dans ce genre de roman à la John Irving. Je ne suis pas fan d’Irving, mais au moins chez lui, il y a de l’élan, de la force, de l’imagination… Dans « Harry », le pseudo-héro dit à son disciple, autre pseudo-héros, « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé »… Là, la lecture fut de diagonale et l’ennui manifeste… J’ai refermé le bouquin avec la certitude que je ne le rouvrirai jamais !
Bref, je ne le recommande nullement… 🙁
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claudecolson · 27 juin 2015 à 8h04
Et, comme Agnès l’a très bien dit sur mon blog, puisque les ressentis sont parfois heureusement totalement différents, 😉 mon avis ici https://claudecolson.wordpress.com/2015/06/26/la-verite-sur-laffaire-harry-quebert-de-joel-dicker-note-de-lecture/
agnesb62 · 27 juin 2015 à 8h34
C’est très bien de contrebalancer… 🙂
claudecolson · 27 juin 2015 à 8h54
Je sais, c’est très moche de me citer moi-même, mais cette mini controverse me fait repenser à cette mienne réflexion : https://claudecolson.wordpress.com/2014/12/14/le-style-ou-lhistoire-pour-tenter-de-seduire-un-editeur/ (ici pour moi, c’était nettement l’histoire, ce qui est assez rare dans mon cas).