Temps glaciaires.. Gla-gla ? Bof, bof…
Je suis une fan de Fred Vargas depuis le début. Je suis tombée dans ses livres par le plus grand des hasards, à une époque ou je découvrais que le genre du polar pouvait être hautement littéraire, et voire même davantage que bien des romans publiés par nos éditeurs germanopratins.
Devenue accro de ses ouvrages, je les ai dévorés, d’abord avec délectation, puis au fil des parutions, avec de plus en plus la force de l’habitude.
Au pont que lorsque ce dernier opus est paru, je ne me suis nullement « jetée » dessus, comme je l’aurais fait voilà dix, ou même cinq ans. C’est en fait la force de l’habitude qui me l’a fait prendre sur le comptoir de ma librairie sarzeautine, avec le second voyage d’Axel Kahn (que je n’ai pas encore lu) et un Fatou Diome que je suis en train d’achever.
Fred Vargas, donc ! Je ne présente pas la dame, dont tout un chacun a entendu parler, que ce soit pour son univers romanesque à la fois poétique et historique, décalé et affuté, son engagement pour protester contre l’extradition de l’ancien activiste italien d’extrême gauche Cesare Battisti, voire la « polémique » autour de son changement de maison d’édition, quittant Viviane Hamy pour passer chez Flammarion. À ce sujet, j’ai trouvé que la couverture de Temps glaciaires ressemblait furieusement aux précédentes… Histoire d’unifier ma bibliothèque ? Message subliminal de l’inconscient de l’écrivain pour l’ancienne éditrice ? Ou volonté affichée de faire croire que rien n’avait changé ?
Sauf que si, quelque chose est bel et bien différent… Mon ennui sans fin à lire ce livre qui n’a rien d’original, reprend le scénario et les codes des précédents, à croire que l’auteure également s’emmerdait ferme en l’écrivant…
Besoin d’argent, dame Vargas ? Même la 4ème de couv ne fait que reprendre un peu du livre, comme si la dite-dame avait honte de nous vendre une soupe déjà vendue ! On y retrouve donc pêle-mêle ses personnages fétiches, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, ici falot et inconsistant, le Commandant Danglard, tellement érudit qu’on a l’impression que Fred Vargas a planché à côté de son Encyclopedia Universalis, quelques bestioles, à savoir des chats errants et un sanglier, de l’Histoire bien sûr avec cette fois le citoyen Robespierre, et un poil d’aventure avec l’Islande comme terre d’exil… Mixer le tout, vous avez Temps glaciaires qui m’a laissée… de glace ! je sais, ce n’est pas original, mais comment l’être avec un roman aussi banal, surtout écrit de la main d’une écrivaine dont l’originalité, la créativité en matière de personnages et d’univers m’a laissée plus d’une fois pantelante !
Je sais que je prends ici le contrepied de beaucoup des critiques lues sur la toile et dans la presse. À croire que personne n’a lu les premiers ouvrages de Fred Vargas. Là où il n’y avait qu’étrangeté et subtilité, où le lecteur se perdait avec délices dans les méandres d’intrigues mêlées alors que tellement disparates, j’ai l’impression de ne voir qu’un schéma réutilisé de façon paresseuse et mécanique. Voilà que Fred Vargas commence à faire comme Mary Higgings Clark !!!!!! Elle prend tous les éléments qui ont fait le succès de ses précédents livres, enfourne le tout dans le shaker de son ordinateur, secoue un bon coup, et crache sa sauce !
Bref, rendez-moi la VRAIE Fred Vargas !!!!! 🙁
0 commentaire
claudecolson · 24 mai 2015 à 9h44
Merci, Agnès ; bon à savoir ; moi aui aime aussi Vargas, c’est sûr que j’hésiterai avant de me plonger dans cet opus.
Elisa · 26 mai 2015 à 10h00
Eh oui, je confirme ! Comme le dernier Foenkinos… Dommage mais même les plus grands ronronnent parfois. Espérons qu’ils écoutent leurs lecteurs et nous proposent très vite une autre histoire à la hauteur de leur talent 🙂
agnesb62 · 26 mai 2015 à 12h42
Je dirais, « souvent » les médiatiques ronronnent, ne considérant ni Foenkinos – dont je n’ai lu que La Délicatesse, qui m’a soulée – ni Vargas, comme des « grands »… Il y a surtout chez Vargas le risque de se répéter à force de ne faire que des bouquins autour de la même troupe. N’est pas Simenon, un VRAI grand à mes yeux, qui veut… 🙂
Elisa · 26 mai 2015 à 12h53
Ok, Simenon est au-delà, dans l’exceptionnel. Après, tout dépend de la mesure qu’on accorde à « grand ». Vargas et Foenkinos ne sont quand même pas des petits… J’ai adoré « Souvenirs » par ex.
agnesb62 · 26 mai 2015 à 13h06
Alors, j’essaierai « Souvenirs »… 🙂
Goutte de Polar · 28 mai 2015 à 23h19
Je n’ai pas réussi à le finir… Quel dommage!
agnesb62 · 29 mai 2015 à 13h59
Le prochain… peut-être :-/