Rentree litteraire 2019 premiere !

Rentree litteraire 2019 premiere, donc ! Je suis toujours à la recherche de nouvelles lectures et reconnais mon désintérêt pour les écrivain-e-s actuel-le-s, que je juge souvent trop rapidement de parisianistes. Je brocarde volontiers sur ce blog les tâcherons de la « littérature » que certain-e-s encensent de manière indécente, parce que contraint-es par quelque copinage (voire concubinage ou épousailles) complaisant.
Donc, en cette rentrée littéraire 2019, j’ai décidé de m’astreindre à lire des auteur-e-s dont j’ignore (presque) tout. J’ai donc commencé cette petite découverte – je ne pense pas en lire des dizaines – par le dernier ouvrage de Valérie Tong Cuong, Les guerres intérieures, intriguée de découvrir cette quinquagénaire blonde et diaphane, porteuse d’un nom a priori à consonance indochinoise.
4ème de couv.
« Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé.
Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité.
Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé. ».
Ce sont des êtres banals, comme vous et moi riches de leurs paradoxes, qui gravitent dans ce roman, dont le questionnement tourne autour de la culpabilité : que ce serait-il passé si j’étais monté à l’étage supérieur lorsque j’ai entendu des bruits violents ? Et si j’avais ouvert le courriel envoyé par un employé harcelé, mort dans un accident ou un suicide, aurais-je pu changer le cours des évènements ?
Chacun de nous connaît ces situations anodines aux conséquences terrifiantes. Comment vivre avec, surtout si le destin nous les renvoie en pleine face jour après jour ?
Les guerres intérieures est un ouvrage intéressant et sensible, même si les personnages paraissent trop distants pendant les deux premiers tiers du livre. Il faut dire que le départ m’a quand même semblé tiré par les cheveux et la coïncidence amenant deux des protagonistes à se rencontrer un peu improbable.
Mais qu’importe. C’est davantage la progression de l’intrigue et l’entremêlement des relations intimes, tissées de mensonge et d’amour, qui a retenu mon attention. Et même si je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher à ces êtres ballottés par la vie, leurs efforts pour se reconstruire en s’étayant les uns les autres, dans le mensonge et la culpabilité, la peur et le silence, le remords et le courage de s’oublier pour que l’autre advienne, m’ont vraiment convaincue de la solidité de ce roman.
La langue est riche et claire, l’écriture assez envoûtante, sans jamais faire preuve de maniérisme ou d’affectation. Pas un mot de trop, pas de sentimentalisme dégoulinant, un vrai style auquel il manque peut-être seulement un peu de rondeur et d’abandon.
Finalement, Les guerres intérieures m’a davantage séduite dans sa dernière partie, celle où tout se joue, où chacun peut se perdre et détruire le bonheur chèrement acquis. Les masques tombent et les illusions se défont.
Sauf si l’un des protagonistes, victime jusqu’au plus profond de lui, devient le sauveur des autres, s’autorisant lui-même à vivre, et non plus uniquement survivre.
Dernier détail. Il faudra un jour que quelqu’un m’explique comment se créent les couvertures, car là, objectivement, je ne vois pas le rapport avec la choucroute, ou plutôt le contenu du livre…
Agnès Boucher, Auteure & Blogueuse
3 commentaires
Serial ReadeuZ · 27 août 2019 à 8h02
J’avais lu la 4eme de couverture et si justement la photo m’intriguait, ce résumé m’avait achevée … Après ta chronique je reste mitigée.
Agnès Boucher · 27 août 2019 à 8h28
J’avoue que le lire « gratuitement » aide à apprécier ce genre de livre. Je ne pense pas en lire d’autres de cette auteure. Tous ces livres ont le défaut de ne pas « m’emporter », qualité essentielle d’un livre à mon goût… 😉
Serial ReadeuZ · 27 août 2019 à 8h40
Et bien tu viens d’eclairer un truc super important … Le prix ! Merci