Rentree litteraire 2019 deuxieme !

Rentree litteraire 2019 deuxieme, donc ! Bernard Pivot crie au miracle et moi, comme une sotte, je me laisse berner. Je me dis que le nouveau livre d’Amélie Nothomb est un bon cru. Du coup, je me lance dans la lecture de Soif et je reste sur… ma faim ! Oui, d’accord, la blague était facile, je vous l’accorde !
Je ne suis une fan ni de la première ni de la dernière heure du « gentil petit monstre » littéraire. Je trouve lassant de voir la dame publier chaque année à la même date un ouvrage de plus en plus court, écrit en très gros caractères.
J’ai lu certains de ses romans, fréquemment par hasard, parce que le titre traînait dans une bibliothèque amie, sans qu’aucun ne me donne vraiment envie de poursuivre l’aventure ni que je devienne une admiratrice enragée.
Je reconnais à l’auteure un style original et agréable, une plume alerte et souvent ironique, mais retrouver sa trombine à chaque rentrée littéraire en couverture de sa nouvelle prose me fatigue grandement. Elle a du talent, la dame, alors à quoi bon le « perdre » dans cette espèce de course contre la montre, « je publie un ouvrage annuel ».
Je n’écouterai plus Bernard Pivot, donc !
4ème de couv.
« Pour éprouver la soif, il faut être vivant. » Amélie Nothomb « On n’apprend des vérités si fortes qu’en ayant soif, qu’en éprouvant l’amour et en mourant : trois activités qui nécessitent un corps. » Avec sa plume inimitable, Amélie Nothomb donne voix et corps à Jésus Christ, quelques heures avant la crucifixion. Elle nous fait rencontrer un Christ ô combien humain et incarné, qui monte avec résignation au sommet du Golgotha. Aucun défi littéraire n’arrête l’imagination puissante et fulgurante d’Amélie Nothomb, qui livre ici un de ses textes les plus intimes. »
Dans Soif, nous suivons les derniers moments du Christ vus par lui-même. Pratique ! Se mettre dans la tête du principal intéressé pour narrer l’Évènement par excellence puisqu’on en parle encore plus de 2000 ans après. Avec nos tweets oubliés sitôt lus, nous faisons en effet pâle figure.
Le problème, c’est que finalement, on n’en sait pas grand-chose de cette histoire et que chacun peut se la raconter à sa sauce. La version d’Amélie Nothomb passe après celle de Scorsese ou de Pasolini et paraît de ce fait assez poussive, emplie d’envolées pseudo philosophiques et de clichés ressassés sur la potentielle vie humaine, et donc sexuelle, du fils de Dieu. Ça va jaser dans les chaumières catholiques intégristes, et alors ?
Oui, Jésus a été Homme tout autant que Dieu ; il s’est incarné ; il a éprouvé des sentiments et joui de son corps autrement plus que ce que le Nouveau Testament veut nous laisser à croire. Et c’est tant mieux pour lui, aurais-je tendance à ajouter. De là à nous narrer durant 150 pages et tirer le fil au-delà de la lie ce qu’Il a dû ressentir, penser, voire exprimer, depuis le début de son procès jusqu’à sa résurrection, est longuet et monotone.
D’autant que lorsqu’Il parle de Proust ou de pneu, le subterfuge bâti à grosses ficelles s’écroule définitivement. Nothomb se prend pour Dieu ! Le problème est que sa pensée relève vraiment du café du commerce !
Que dire de plus à part mon ennui et un véritable agacement ? C’est vraiment dommage parce que l’idée de départ était bonne, surtout racontée par une femme. Mais franchement, ce roman n’a aucune structure, si ce n’est de suivre paresseusement et scolairement les grandes étapes du procès et de l’agonie du Christ, en le truffant de considérations métaphysiques d’une banalité à pleurer, de repères contemporains affligeants de platitude. Cela manque de cran, de souffle, d’insolence, voire de lyrisme. Cet homme a quand même été crucifié sans que personne ne bouge !
Vous l’aurez compris. Soif ne figurera pas en bonne place dans mes livres préférés !
Agnès Boucher, Auteure & Blogueuse
0 commentaire
mpi · 30 août 2019 à 11h34
Ah, ça fait longtemps que je ne lis plus miss Nothomb, pourtant j’avais adoré Stupeur et tremblements, et bien aimé quelques autres… Mais ensuite, qu’est-ce que j’ai pu m’**** ! Dommage, en effet: elle a du talent, elle le gâche. Mais ça doit lui rapporter, au moins ! 🙂
Agnès Boucher · 30 août 2019 à 12h17
Je l’ai lu gratis, alors forcément, c’est plus simple ! Oui, je trouve que c’est un véritable gâchis car elle a un véritable talent d’écriture. Stupeur et tremblement reste mon préféré. Là, on s’em….e grave 😉
nowowak · 30 août 2019 à 14h50
Amélie Nothomb, personnage singulier, pour qui je me prends ? Elle cause sur mon blog !