Jeux de mains, jeux de vilain

Publié par Agnesb62 le

La semaine passée, à l’émission Bouquins en Bretagne, j’ai dit qu’un de mes auteurs de polar préférés était Henning Mankell.Henning Mankell

L’autre jour, chez mon libraire habituel (oui, je ne lis pas QUE des ebooks… 🙂 ), je me suis offerte Une main encombrante du fameux auteur suédois récemment disparu.

J’éprouve toujours une forme de jubilation à dénicher un titre que je n’ai pas encore lu chez un écrivain que j’affectionne.

Donc, 4ème de couv :

« C’est l’automne en Scanie avec son lot de pluie et de vent. Wallander aspire à une retraite paisible, rêve d’acheter une maison à la campagne et d’avoir un chien. Il s’enthousiasme pour une ancienne ferme. Lors d’une  déambulation dans le jardin à l’abandon, il trébuche sur des débris. Ce sont des os main affleurant le sol. Au lieu d’une maison, Wallander récolte une enquête. Jusqu’où devra-t-il remonter le temps, et à quel prix, pour identifier cette main ? »

Je le reconnais, les premiers chapitres m’ont laissée un peu sur ma faim. Rien ne s’y passe de transcendant, on suit Wallander dans une enquête un peu ennuyeuse. Je me suis même dit que Mankell tombait dans les travers de bien des auteurs, j’ai un filon avec Wallander, exploitons le au maximum.

kenneth branaghJe me suis trompée. Je fais mon mea culpa, j’aurais du faire davantage confiance à Mankell. Certes, ce n’est pas le meilleur de la série et l’intrigue n’a que peu d’importance. En fait, on sent que Mankell a voulu donner une dernière scène à son héros en reprenant ce texte et en l’étoffant pour passer de la nouvelle au court roman. L’accent est porté sur Wallander, ses interrogations quant à la suite de son existence, sa solitude, sa difficulté à communiquer.  Au fil des pages, l’auteur distille sa petite musique avec humanité et acuité, notamment la persévérance mise par son héros à résoudre une affaire dont il sait que, même s’il trouve l’assassin, celui-ci bénéficiera de la prescription.

Le livre s’achève sur une note d’optimisme. Wallander a envie de vivre, et ça, c’est une bonne nouvelle, même si nous ne saurons plus jamais rien de lui…

Quoiqu’avec les suédois, il faut se méfier ! Regarder Millénium ! 😀

Mais la cerise sur le gâteau, c’est la postface où Mankell nous raconte la genèse du personnage, son évolution, les rapports qu’il a entretenu avec lui, et aussi avec ses lecteurs. Passionnant et fort instructif, pour moi qui ne suis qu’une petite chose à côté du géant suédois, mais qui me demande souvent jusqu’où je vais pouvoir emmener mon commissaire Agnelli… 😉


Agnesb62

Autrice, romancière, romans historiques, romans policiers, nouvelles, essais sur les compositrices

0 commentaire

DIDIER CELISET · 22 novembre 2015 à 9h58

J’aime

DIDIER CELISET · 22 novembre 2015 à 9h58

Un univers particulier

Mpi Bardou · 22 novembre 2015 à 11h46

Ah, très bon article, je vais me jeter sur ce bouquin (un des rares que je n’ai pas lu de lui ! ^^) Merci Agnès !

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