J’étais passée à côté de Yeruldelgger.
Nulle n’est parfaite. Et puis j’aime avoir des lacunes rien que pour le plaisir, ou le déplaisir, c’est selon, de les combler.
Bref ! Une amie m’a donc offert ce roman policier, d’un auteur que tout le monde connaît sauf moi, un certain Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, ce qui vous refroidit un tantinet dans le genre nettement moins original…
Il est vrai que la 4ème de couv en fait des tonnes pour séduire le chaland :
« Rude journée pour le commissaire Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen. A l’aube, il apprend que trois Chinois ont été découpés au cutter dans une usine près d’Oulan-Bator. Quelques heures plus tard, dans la steppe, il déterre le cadavre d’une fillette aux boucles blondes agrippée à son tricycle rose. Il y avait la Suède De Mankell, l’Islande d’Indridason, l’Écosse de Rankin, il y a désormais la Mongolie de Manook ! Une maitrise époustouflante pour le polar le plus primé et le plus dépaysant de tous les temps. »
Ouais, le roman n’est pas mauvais, il y a des rebondissements, l’exotisme et de la violence, voire quand même un peu trop. On en apprend des vertes et des pas mûres sur la Mongolie, ses rapports avec ses étranges voisins Chinois, Coréens,… le conflit entre la modernité et les traditions. Vous saurez tout des us et coutumes, genre lait de jument caillé, marmottes farcies, yourtes, chèvres et le thé salé au beurre (Ne me demandez pas ce que c’est, je n’en sais absolument rien !). Un personnage secondaire m’a plu, un petit ado qui se prend d’affection pour la partenaire du héros… Il est facétieux, intelligent, culotté et courageux.
Alors, d’où vient cette espèce de réticence, me direz-vous ?
Eh bien, je crois qu’après avoir lu Mankell et Indridalson, dont le sieur se revendique sans grande humilité d’ailleurs, je m’attendais à nettement mieux… Là, j’ai eu l’impression d’une grande cocotte-minute où les ingrédients indiqués ci-dessus ont été jetés, mélangés, épicés… Nouvelle forme de ratatouille… En plus, on comprend très vite qui est le méchant, pas besoin de sortir de Saint-Cyr, ce qui signifie que côté suspense, on a fait mieux !
Bon, j’admets. J’en ai aussi ma claque des héros qui cassent la gueule à tout le monde sans effort. Vous savez, le genre de type martyrisé par la vie. Et celui-là, plus marqué que lui, tu meurs ! En résumé, sa fille aînée se drogue et se quasi-prostitue, la cadette a été assassinée, sa femme est devenue folle, il est à la limite de se faire virer de la police, une femme l’aime qu’il ne peut toucher… Bref, comme dirait Pépin ! Cela ne l’empêche pas de garder une super forme et de survivre à tout, nouveau Terminator à dégommer quarante-douze mecs à la fois… Quant à sa partenaire côté boulot, elle se fait violer, à demi dévorer, massacrer, et ça aussi, ça me saoule… Les méchants sont affreux, sales et méchants, les traitres caricaturaux, les gentils exceptionnels et exemplaires…
Je ne comprend pas le rapport avec Mankell, à part le côté polar ethnique. Car il a beau dire Manoukian, à la différence de Yeruldelgger, Kurt Wallander est totalement humain, sans gros muscle. Et ça, ça me plait beaucoup plus. Là… Pffff… Il sauve tout le monde, dégomme tout le monde, emmerde tout le monde… Enfin, surtout moi…
Et alors, ce que j’ai détesté, c’est de lire le premier chapitre du prochain volume en fin de livre. On sent tellement l’artifice marketing ! Pour moi, c’est le truc rédhibitoire ! Je termine une histoire, je n’ai pas envie de me lancer dans la suivante, et surtout, je déteste qu’on cherche à me manipuler.
Je préfère relire Chesbro ou Behm, qui eux sont capables d’humour, de folie, d’extravagance… et de VRAI suspense
Je sais je suis une tête de lard.
Et je vais me faire lyncher parce que tout le monde A-DO-RE Ian Manook… Tant pis ! 😀
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MyoPaname · 13 septembre 2015 à 10h06
… je ne dois pas être tout le monde car je ne connais pas… 😉
La question est maintenant pour moi… retenir son nom ou pas 😀
Bon dimanche…